Au départ de l'auberge les autres randonneurs sont tous sur le
"Chemin", ils doivent être nombreux, avec des bâtons bruyants sur le
goudron, si l'on en croit la pancarte à l'entrée de Fineyrols !
C'est dans le brouillard que j'atteins Rieutord d'Aubrac et ses
magnifiques édifices en granit, four banal, abreuvoirs et autres. Un
peu plus loin, j'abandonne le parcours officiel pour me diriger vers la
célèbre cascade du Deroc. C'est ensuite par le nouveau GR
670, dont je découvre l'existence, que je rejoins Nasbinals. Le
chemin continue ensuite à travers les pâturages et les burons jusqu'à
l'arrivée majestueuse sur le village d'Aubrac.
Ayant largement le temps je vais déguster la célèbre tarte aux fruits
rouges de "Chez
Germaine", puis c'est une longue visite de la "Maison de l'Aubrac" fort intéressante.
Dimanche 16 août 2015
D'Aubrac
au Col du Trébatut
Ce matin, nous ne sommes pas
loin de la gelée et le brouillard est encore présent, heureusement il
ne tardera pas à se lever. J'ai choisi la variante directe vers la
Croix de Rhode, étant déjà passé deux fois à St Chély d'Aubrac, belle
étape toutefois.
C'est donc sous un magnifique soleil que s'engage cette traversée
somptueuse de l'Aubrac. Le regard porte très loin sur ces prairies d'où
émergent de nombreux burons, et où les troupeaux sont omniprésents. Le
refuge du Rajas semble posé , tout seul, au milieu d'un chaos
granitique, puis l'on retrouve les vastes pâturages vers le col de
Bonnecombe.
Par un parcours en forêt, ces magnifiques paysages de l'Aubrac se
terminent et l'on rejoint le Col de Trébatut, avec en fond de plan le
Causse de Sauveterre.
Lundi 17 août 2015
Du Col
du Trébatut au Gazy
Du col du Trébatut une longue
descente par des sentiers sinueux me conduira jusqu'à la vallée du Lot.
A l'écart, la cité de La Canourgue un peu pompeusement appelée la
"Venise Lozérienne" apporte une halte bienvenue. Bien qu'effectuée en
milieu de journée, la montée sur le causse de Sauveterre est ombragée
et régulière. Une fois sur le plateau on retrouve un paysage caussenard
classique avec les haies de buis, les passages en forêt alternant avec
les zones de culture ou de pâturage. Si les modernes bergeries gâchent
l'authenticité des hameaux elles sont aussi le témoignage d'une intense
activité agricole et donc de la vie. Nichée au cœur de ce paysage la
halte à la Ferme-Auberge du Gazy est un vrai bonheur.
Mardi 18 août 2015
Du Gazy
à Sainte Enimie
Du
Gazy le chemin continue à travers bois et champs. Au Cros Bas un
magnifique four banal a été restauré comme celui de Gazy. Le chemin
nous fait découvrir ensuite une multitude de dolmens, témoignages d'une
occupation très ancienne de ce territoire. Le hameau de Champerboux,
outre sa magnifique croix dès l'entrée, offre de splendides demeures
caussenardes. C'est ensuite, par l'ancienne route, la descente sur
Sainte Enimie toujours aussi touristique et ses canoës sur le Tarn.
Quel contraste avec la solitude des plateaux de l'Aubrac et du Causse !
Mercredi 19 août 2015
De Sainte
Enimie à la Citerne
L'étape
va être longue, et la montée sur le Causse Méjean est la plus
importante du parcours, il est donc tôt quand je quitte Sainte Enimie,
toute endormie. La montée est effectivement longue, mais très
régulière. La partie nord du Causse, que je connais peu, est beaucoup
plus boisée que le sud. C'est donc dans un paysage varié, avec quelques
troupeaux de brebis, que je rejoins le hameau du Buffre avec sa célèbre croix.
Ensuite à partir de Hures ce sont les étendues désertiques du causse
Méjean. A Drigas je pense avoir retrouvé la maison que je fréquentais
il a plus de 40 ans... Dans ces paysages, le regard embrase l'immensité avec à l'horizon des lieux
que je connais bien: l'Aigoual, la montagne du Lingas, le pic St Guiral.
Enfin au loin, à l'écart du chemin, les bâtiments du centre équestre de
la Citerne
où je partagerai la nuit avec des cavaliers. C'était effectivement la
plus longue étape, mais j'ai tout de même pris le temps de profiter de
toutes les beautés qui s'offraient à mon regard.
Jeudi 20 août 2015
De la
Citerne
à Camprieu
Le
sentier contournant au nord la ferme de la Citerne me permet de
rejoindre rapidement la piste venant de la croix de la Croisette.
C'est ensuite la descente sur Meyrueis où aujourd'hui a lieu un marché
artisanal, ce n'est pas Ste Enimie, mais comme d'habitude beaucoup de
touristes. C'est encore une longue mais facile montée en sous bois qui
me conduit sur le Causse de Camprieu. Aujourd'hui l'étape est courte:
j'en profiterai pour refaire la visite de Bramabiau. Cela a bien
changé, une nouvelle sortie a été aménagée, mais je ne peux qu'une fois
de plus regretter de ne pas avoir pu en faire la traversée
spéléologique à une certaine époque...
Avant de rejoindre le village de Camprieu, comme un pèlerinage je vais
voir la perte du Bonheur, aujourd'hui complètement à sec ! Après m'être
désaltéré à l'Auberge du Bonheur, je rejoins mon hébergement de ce
soir, la structure
du Pont du Moulin.
Vendredi 21 août 2015
De Camprieu au Vigan
C'est
ma dernière étape, la traversée des contreforts de l'Aigoual. Jusqu'à
l'Espérou, la vallée du Bonheur est pour moi un territoire déjà
parcouru. A la sortie de l'Espérou, le GR est détourné (pont effondré?)
et je n'apprécie guère cette portion goudronnée qui conduit soit aux
Cascades de l'Orgon, soit à la Luzette, parcours encore bien connu du
cyclotouriste que je suis. Une longue traversée dans un sous bois
agréable me conduit jusqu'au Pont Double. C'est peu après que débute la
longue descente sur le Vigan. Le chemin est assez mauvais, les récents
orages n'ayant rien amélioré non plus. Peu à peu l'horizon s'élargit et
je retrouve des paysages bien connu: bordure du Causse de Blandas, Ranc
de Bane de Sumène, Pic d'Anjau, montagne de la Tude, mais il faut être
vigilant le sentier est délicat.
Agréable surprise à Aulas, où je
découvre de vieux bâtiments industriels et une belle promenade
surplombant le Coudoulous. La descente sur Le Vigan, originale par son
tracé, est très délicate, le sentier extrêmement raviné
demande une grande attention. Finalement peut-être l'étape la plus
difficile.
